Un moment d'une grande poésie...
C'est à un moment d'une grande poésie, d'une grâce même, pour reprendre le propos d'une spectatrice, qu'ont assisté les spectateurs de la Madeleine, ce 24 novembre.
(photo Salomé C.) |
(photo Gersande S. Le Progrès) |
« L'HOMME SEMENCE », fidèle
au récit que Violette Ailhaud fit de sa jeunesse, nous transporte en
1852 dans un village des Basses-Alpes. Violette est alors en âge de
se marier quand son village se retrouve brutalement privé de tous
ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain
de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement total. Entre
femmes, serment est fait que, si un homme vient, il sera leur mari
commun afin que la vie continue dans le ventre de chacune...
Pour porter au plus juste ce texte, la
compagnie BASE'ART a composé un inclassable monologue à deux voix.
A celle de LAURE BRUNO qui donne intensément corps et souffle au
propos, en restitue toute la force, la candeur, la sensualité répond
une autre voix, tantôt contre-point, tantôt accompagnante, celle à
la harpe et au chant sans paroles d'EMMANUELLE LE CARO. Là où l'une
fait vibrer le texte, le rendant palpable comme une pulsation de la
vie même, la seconde, avec une économie de gestes remarquable,
donne tour à tour à imaginer aussi bien les paysages que le
désespoir de la mère de l'auteure, la complicité des autres femmes
que le rapport au temps qui passe. Le duo fonctionne parfaitement et
la mise en scène de PAUL BRUNO réhausse de noirs et de silences une
parole d'une écriture à la hauteur des plus beaux textes de Giono.
Encore une bien belle soirée à la
Madeleine!
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